Thérapie en forêt

le Shinrin-yoku

Thérapie en forêt, pourquoi ?

Originaire du Japon, le Shinrin-yoku est une thérapie préventive qui consiste à puiser de l’énergie provenant de la nature et plus particulièrement des arbres.

Courir ou marcher dans les forêts d'or et de lumière, afin de recharger ses batteries physiques et mentales : c’est ce qu’on appelle le Shinrin yoku, littéralement “bain de forêt”. Cette thérapie naturelle est née au Japon, au début des années 80. 
L’Agence des Forêts nippone voulait alors inciter la population à se promener dans les bois afin d’éveiller leurs sens et se reconnecter avec la nature. Pari réussi puisque ces immersions dans les bois auraient 1001 vertus pour l’organisme : réduction des syndromes dépressifs et de l’anxiété, meilleure tension, diminution du taux de glucose dans le sang, etc.

Shinrin-Yoku et la science

Si les premières études à s’être intéressées aux effets revitalisants des bains de forêt remontent aux années 90, on en compte aujourd’hui des dizaines. Des méta analyses effectuées entre 2017 et 2020 ont par ailleurs mis en lumière les effets de ces immersions dans la nature, d’une part sur le plan physique et physiologique, mais également sur le plan mental. En 2018, Yoshifumi Miyazaki, expert en thérapies naturelles à l’université de Chiba, écrit que le Shinrin Yoku “vise à intégrer et harmoniser l'humain avec une forêt”. 
Et grâce à cette harmonisation, l’organisme se renforce. Ainsi une méta analyse de 2020 publiée dans la revue scientifique Springer explique que les bains de forêt permettraient de booster son système immunitaire “en augmentant les cellules tueuses naturelles, et sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire”. Des données relayées dans un article de National Geographic datant de 2016. 

“Les bienfaits du shinrin-yoku pour la santé ne se limitent pas au bien-être physique ; des améliorations ont été décrites dans les troubles de l'humeur, le stress et la relaxation mentale” peut-on lire plus loin sur le résumé de la méta analyse (Park, 2012). 

Le pouvoir régénérant des arbres

Outre le stress et l’anxiété, sur lesquels ces bains de forêt (d’au moins 40 minutes) ont un effet direct, le Shinrin Yoku permettrait donc de booster ses défenses immunitaires, de renforcer son système cardiovasculaire et respiratoire, et plus globalement d’avoir “un meilleur sentiment de vivacité”. C’est ce qui est ressorti d’une étude de 2007 menée par le professeur Morita et son équipe, sur un panel de 498 sujets qui s’étaient promenés dans la forêt les 4 jours précédents. 
L’autre effet bénéfique de ces bains de forêt ? Une reconnexion à soi. Et par là même à nos sens. Des experts ont ainsi mis en lumière le fait “que nos systèmes sensoriels sont influencés par les informations reçues de façon visuelle, auditive, olfactive et même tactile”. Ces mêmes sens, qui peuvent également avoir une influence directe sur l’organisme : par exemple, “l’odeur dégagée par les Cèdres du Japon a pour effet de faire baisser la pression sanguine systolique”. La boucle est bouclée. 

Shinrin-Yoku : une détox digitale et sonore

Outre tous ces effets physiologiques, les bains de forêts ont un effet salvateur, qui a pris une résonance particulière depuis la pandémie mondiale de Covid-19 : la déconnexion au monde. 
Parce qu’au-delà des vertus scientifiquement prouvées, une balade en forêt, c’est avant tout un moment privilégié pour faire le vide, loin de son smartphone et des actualités anxiogènes. "S’immerger régulièrement dans un environnement naturel peut contribuer à réduire significativement le stress et les symptômes de troubles de l’attention, tout en renforçant le système immunitaire et en augmentant le niveau d’énergie", écrit ainsi Jean-Patrick Toussaint, expert et contributeur pour la fondation David Suzuki, au Canada

Comment pratiquer le Shinrin-Yoku ? 

Pour pratiquer le bain de forêt en prévention ou en accompagnement de soins chroniques, rien de plus simple ! 
Il suffit de s’immerger dans un environnement forestier - ou dans un grand parc - en se délestant au préalable de tout appareil électronique, ni smartphone, ni appareil photo, ni gps. 
En marchant au rythme que vous voulez (sans trop sortir des sentiers puisque vous n’avez pas de téléphone ni de gps), concentrez-vous sur vos pensées, les échanges avec la thérapeute, vos sensations, les odeurs, les sons… 

Les créatures de la nature ont besoin d'air pur.

Article de Emmanuelle Ringot

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